Un randonneur qui allie la marche à la découverte.
La randonnée du jeudi 17 février 2022 avait pour thème Jacques Lacarrière qui a passé son enfance et son adolescence à Orléans, rue du Parc, entre le lycée Pothier, la Sologne et la Loire.
Ecrivain, voyageur, randonneur, poète, traducteur et arpenteur de chemins de connaissance, Jacques Lacarrière (1925-2005) occupe une place singulière dans la littérature du 20ème siècle. Esprit libre, n’appartenant à aucun courant de pensée mais les appréhendant tous avec une curiosité insatiable, il s’est lancé dans une quête, en solitaire et sans préjugés, s’interrogeant sur la place de l’homme dans l’Univers et dans son rapport à Dieu et aux dieux.
La randonnée a longé la Loire que le lycéen aimait tant. Un amour de Loire, fleuve auprès duquel il a grandi et passé son adolescence. Il ne s’est pas contenté d’aimer et d’admirer la Loire, il l’a parcourue, descendue, remontée à la nage et en bateau, sondée en ses moindres fonds et ses moindres recoins.
Les randonneurs ont ensuite rejoint le quartier Dunois et la maison de jeunesse de Jacques Lacarrière. Il confessa que tout commença dans le tilleul du jardin familial qui fut son vrai et seul conseiller. Dès qu’il imaginait la Grèce, le mur du jardin s’entrouvrait, juste au-delà du tilleul, pour laisser entrevoir une contrée lumineuse au ciel d’un bleu intense, la Grèce…
En 1944, l’armée alliée effectue des bombardements qui visent à détruire le nœud ferroviaire au nord d’Orléans. Des milliers de bombes sont lâchées par les avions alliés. Malheureusement, ce largage n’est guère précis et atteint aussi bien des lieux stratégiques que les quartiers civils. Le matin, avec la Défense passive, Jacques Lacarrière descend dans les caves. Il faut alors sortir des décombres les habitants prisonniers des écroulements et remonter les cadavres…
Les randonneurs ont ensuite effectué le parcours que Jacques Lacarrière effectuait sous l’Occupation allemande, le soir, pour rejoindre le centre-ville alors que le couvre-feu sévit partout, que personne ne peut plus circuler, qu’il y a les patrouilles allemandes, toute la nuit allemande…
La randonnée a continué jusqu’au lycée Pothier, là où le latin l’a initié au monde antique et le grec ancien sa langue naturelle.
En 1971, après ses longs voyages, ses longs séjours, ses longues randonnées dans le bassin méditerranéen, Jacques Lacarrière parcourt la France à pied en partant des Vosges pour se rendre jusqu’aux Corbières. De ses notes prises au cours de ses déambulations dans cette France rurale des années 1970 va naître le livre Chemin faisant.
Chaque jour, le marcheur accomplit ses vingt kilomètres à travers champs, bois, rivières. Il randonne, mais surtout chemine, se laissant pénétrer par tout ce qu’il voit. Allier la marche à la découverte. Pour lui, le plaisir du marcheur est de vivre une progression lente, le dépaysement, être pris dans le mouvement de la vie et de la nature. Pour lui, marcher, c’est en premier lieu, savoir s’arrêter, regarder, prendre son temps…
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