Séjour sur l’île de Noirmoutier du vendredi 28 avril au lundi 1er mai 2023.
Notre projet de participer à « La marche autour de l’île » est finalement tombé à l’eau … de mer !
L’édition 2023 comme celle de l’an dernier n’a encore pas vu le jour pour la même raison, manque de nouveaux bénévoles.
Finalement, pas grave ! Cela nous a permis de découvrir pleinement l’île et ses richesses, à notre rythme et à celui des marées.
En arrivant vendredi, nous n’avons pas emprunté le passage du Gois, n’ayant pas loué de minibus amphibies. Nous avons rallié l’île en marée haute par le pont ouvert en 1971. Quatre communes (Barbâtre, La Guérinière, L’Epine et Noirmoutier-en- l’Ile) occupent les 4 800 ha de cette île. Dans sa plus grande longueur, l’île mesure 15 km, elle est facile à découvrir en vélo d’autant que son point culminant est à 22 mètres. Il se situe au nord-est (le Pé de l’Herse), dans le bois des Eloux. Nous, notre objectif était de marcher un maximum sur les sentiers durant ces quatre jours.
Le Pont nous a conduits directement à Barbâtre, lieu de nos hébergements pour le départ, ce vendredi après-midi, de notre première randonnée longue de 15 km autour de la Guérinière, située en plein cœur de l’île, sur la partie la plus étroite.
Barbâtre était autrefois habité par les marins de commerce, ses plages se succèdent au fil d’un long cordon dunaire (8km) à l’ombre des moulins. Une abondante production céréalière et une exposition privilégiée aux vents expliquent le grand nombre de moulins à vent bâtis sur l’île de Noirmoutier. Aujourd’hui sur 32 moulins, il en reste 23 dont 4 seulement sont en partie démolis. Le dernier meunier a cessé son activité en 1945.
Les 4 moulins de la Cour de la Guérinière ont été nommés ainsi du fait de l’installation d’un tribunal de justice au 18e siècle à mi-chemin entre les 2 centres principaux de Barbâtre et Noirmoutier-en-l’Ile, soit à la cour de la Guérinière.
Nous laissons l’ouest de l’île et partons découvrir à l’est les marais salants de la nouvelle Brille et le port ostréicole du Bonhomme qui abrite des cabanes de pêcheurs très typiques donnant accès aux nombreux parcs à coquillages de la Baie de Bourgneuf.
C’est ici que l’on déguste des fruits de mer d’exception accompagnés d’un verre de Chardonnay sur des tables en bois face aux échoppes.
Samedi matin, après notre première nuit de récupération, nous partons découvrir la partie nord–ouest de l’île.
La pointe de l’Herbaudière ouvre notre randonnée d’une vingtaine de kilomètres. Ce site naturel cache la table d’un dolmen ruiné, en raison de l’érosion maritime et du fait qu’il soit submergé lors des grandes marées.
Après cette pointe à l’entrée de la baie de Bourgneuf, face à l’île du Pilier, le port de pêche de l’Herbaudière nous offre tous les parfums de la mer.
On atteint ensuite en longeant la côte nord le charmant hameau du Vieil. Ici se déploie la plaine agricole où poussent les fameuses pommes de terre primeurs de Noirmoutier.
Le retour se fait à travers les marais qui couvrent au total 1/3 de l’île et par la forêt domaniale de Noirmoutier bordée par la plage de Luzéronde. Notre après-midi se termine au port du Bonhomme pour une dégustation d’huîtres et de fruits de mer. Juste avant, nous n’avons pas oublié la visite chez un cultivateur pour remplir nos sacs de Sirtema, la plus précoce des P2T cultivées sous les embruns, de forme ronde à chair blanche au goût sucré, variétés la plus réputées actuellement sur l’île. Cet agriculteur vend au bord de route une partie de sa récolte qu’il ramasse à la main. Dimanche matin, nous sommes tous motivés pour quitter le camping de bonne heure et partir faire un aller–retour sur le passage du Gois. Le coefficient de marée est très faible sur cette période des 4 jours, c’est notre seule possibilité de pouvoir se faire plaisir sur le Gois pour y cheminer à son gré, grimper sur une balise–refuge, ramasser et manger des huîtres …
Le Gois est une chaussée submersible de 4,150 km qui est recouverte à marée haute.
Le mot Gois vient du patois “goiser” signifiant marcher en se mouillant les sabots… le Gois est l’endroit où goisent les chaussures et sabots de ceux qui traversent le passage. Avant de se faire surprendre par la marée, nous partons sur la digue pour rejoindre le pont routier et remonter le long de la côte ouest de la pointe de l’île.
Nous rentrons dans la forêt domaniale de Noirmoutier, dernier rempart face à l’océan atlantique, après la plage et le cordon dunaire.
Nous rejoignons ensuite notre lieu de départ en passant par le polder de Sébastopol, une grande étendue de terre à vocation agricole conquise sur la mer grâce à des digues et mise en culture après assèchement. Classé Réserve Naturelle Régionale depuis 2008, il constitue un véritable refuge pour un grand nombre d’animaux, d’oiseaux, d’insectes et de végétaux. Il nous a manqué les jumelles pour identifier cette avifaune.
Lundi 1er mai, pas de petit porte bonheur, le muguet ne pousse pas au bois de la Chaise et le mimosa a perdu ses fleurs. Ce haut lieu touristique de l’île abrite une végétation méditerranéenne, de nombreuses criques dont la plage des dames et une centaine de villas. Avant d’arriver à ce lieu propice à la balade d’environ 11 km, nous avons longé la jetée Jacobsen : ce promontoire s’ouvre d’un côté sur les marais et marais salants de la réserve naturelle de Müllembourg et, de l’autre, sur le port patrimoine, petit cimetière à bateaux.
Au bout de la jetée, le Fort Larron, ancien site défensif du port, avec vue imprenable sur le château qui domine la ville de Noirmoutier-en-l’Île avec son donjon haut de près de 20 mètres et sur l’église Saint Philbert. La randonnée nous mène ensuite vers la plage des Sableaux, la Pointe Saint Pierre, la Plage des Dames, la Pointe des dames, la grotte Saint Philibert et la plage de l’Anse Rouge. Halte au bois de la Chaise pour notre dernier pique-nique à l’ombre des pins maritimes avant de rejoindre Noirmoutier-en-l’Ile pour une visite libre de la ville. Déambulation possible dans les ruelles du quartier des marins de Banzeau, regard sur l’église Saint Philbert, le château fort, et hélas, trop tôt en saison, pour profiter du fleurissement des roses trémières le long des petites maisons blanches ! Contraste avec de grandes demeures bourgeoises comme l’hôtel Jacobsen, du nom éponyme d’une célèbre famille qui a engagé de grands travaux d’aménagement et de poldérisation et qui, propriétaire de la plus grande partie du bois de la Chaise, y plantera des pins avant d’y construire des villas. Cet hôtel est aujourd’hui un musée : centre des patrimoines maritimes. Sans oublier les rues bordées de commerces, de terrasses de café et de restaurants qui créent une ambiance animée. Toute bonne chose ayant une fin, nous reprenons la route pour Orléans avec l’envie de partager nos découvertes.
Texte et mages du séjour : Séjour sur l’Ile de Noirmoutier avril – mai 2023
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